“ The promises we made were not enough, The prayers that we had prayed were like a drug,The secrets that we sold were never known, the love we had, we had to let it go. ”

001. PRÉNOM(S) Aaliyah Esmeralda Ҩ 002. NOM(S) Ainsworth. Ҩ 003. ÂGE 23ans. Ҩ 004. NATIONALITÉAmericaineҨ 005. DATE DE NAISSANCE 27 août 1988. Ҩ 006. LIEU DE NAISSANCE Vatican. Ҩ 007. EMPLOI danseuse et barmaid. Ҩ 008. STATUT SOCIAL Célibataire. Ҩ 009. GROUPE MEDIIUM. Ҩ 010. CÉLÉBRITÉ Lyndsy Fonseca

Je ris tout le temps, même pour les choses pas drôles Ҩ J'aime déjeuner le matin en prenant mon temps. Ҩ Je fais du sport 4 fois par semaine Ҩ je prends souvent deux douches par jour car je ne supporte pas sentir rne serait-ce qu'un peu Ҩ Mes pieds ne ressemblent plus à des pieds à causes de mes pointes Ҩ J'ai gardé mon plâtre lorsque je m'étais cassé la jambe. Ҩ Je parle la nuit et bouge énormément. Ҩ J'adore la photographie et le dessin. Ҩ Je pose pour des robes de mariées et de coktails Ҩ. J'aime l'hiver mais me passionne pour la pluie et les orages Ҩ. Le bruit d'un moteur de voiture ou de moto me permet de m'endormir. Ҩ Je ne voyage qu'en moto d'ailleurs. Ҩ Je me fais souvent livrer mon repas car en dépit des apparences je ne suis une grosse feignasse. Ҩ J'adore la reggaeton et mon film préféré est Fast & Furious. Ҩ On me dit souvent que je ressemble à une chienne en chaleur quand je vais en discothèque Ҩ. Je croise toujours les jambes quand je suis assise. Ҩ Je passe ma vie à regarder les films et séries à l'eau de rose et passe souvent une boite de mouchoir devant Ҩ Je cuisine plutôt bien. Ҩ Et je suis très naïve ...

001. PRÉNOM Anaïs (a)Ҩ 002. PSEUDO B'choux Ҩ 003. ÂGE 17 belles annéesҨ 004. PAYS France - Rhônes-Alpes Ҩ 005. PRÉSENCE 7/7j Ҩ 006. J'AI CONNU LE FORUM PAR PRD Ҩ 007. CE QUE J'EN PENSE J ene me suis pas inscrite pour rien. D'abord j'ai vu le scènario puis ensuite le forum en lui même que j'aaadore. Il est magnifique les loulous.Ҩ 008. RÉSERVATION AVATAR oui please (: Ҩ 009. CODE song of deathҨ 010. CRÉDITS tumblr. Ҩ 011. DERNIER MOT J'adore les chats (a)

the time of my life

J’avais toujours demandé à ma mère comment s’était passé son accouchement, elle m’avait bien sur répondu, mais tout était vague, pour elle c’était une expérience plus que personnelle qu’elle n’aimait pas vraiment raconter. Oui, Diane Ainsworth est une femme très pudique, elle l’a toujours été, même avec moi, sa fille. Mais je suis tombée sur un journal intime. Le sien. Assise sur mon lit en tailleur, je commence à le lire. Trouverais-je quelques réponses à mes questions ?

« 27 septembre 1990
Je sors à peine de la salle de travail. Elle est là, à côté de moi dans ce petit lit transparent qui permet aux mères de fixer leur petite merveille. Elle a le poing fermé et semble téter. Rasperry. William n’est pas d’accord pour ce prénom, mais je l’ai toujours adoré. Lui veut que nous l’appelions Lux, j’aime beaucoup, mais ça fait un peu trop princesse. Enfin. Tout s’est bien passé. Certes j’ai eu douze heures de travail, mais elle est sortie si vite que je ne m’en suis pas rendu compte. Et elle est là, si petite, si belle. Je n’ai pas cessé de pleurer. Je n’en reviens toujours pas, Je suis maman ! William saute de joie dans le couloir depuis tout à l’heure. Il a appelé toute notre famille. Lorsque nous sortirons de l’hôpital nous devrons passer voir la famille de Will. Puis nous rentrerons à la maison.. J’ai si hâte. Mais je dois me reposer, l’infirmière me « crie » dessus depuis tout à l’heure parce que j’écris. J’ai le droit de marquer ce jour si spécial non ?! Rasperry, ma seconde merveille est enfin là. »

Finalement j’avais tout de même hérité du prénom Lux, mais cela ne me dérangeait en rien, je l’adorais, c’était celui de ma grand-mère, du côté de mon père.

« 27 Septembre 1992
Nous fêtons aujourd’hui les deux ans de Raspy. Il faut la voir cette chipie, avec ses boucles blondes lui descendant jusqu’au milieu du dos, c’est incroyable, elle se tient comme une petite princesse. Surement parce que c’en est une. Après tout c’est la seule fille de la famille. Tous les cousins de Soren et Rasperry –du côté de William – sont des garçons. Son frère l’adore, il a neuf ans de plus qu’elle, mais il en est dingue. Il agit en grand-frère super protecteur, il l’a toujours été d’ailleurs. Il fait si attention à elle. C’est adorable.
Bien évidemment, cela fait à peine deux ans que Raspy est parmi nous, mais sa chambre ressemble déjà à un magasin de jouets. Nous avons invité toute la famille de Will aujourd’hui pour l’occasion. Mon dieu que nous sommes beaucoup. Il faut dire que mon mari n’a pas une petite famille …
Mince ! Mon bippeur. Je dois aller sauver des vies, une urgence. Je leur avais dit de ne pas me bipper aujourd’hui. Mais quand il n’y a que dix chirurgien pour tout un hôpital, lorsqu’il en manque un, l’hôpital est handicapé. [Haha]
Joyeux Anniversaire Rasperry. »

Alors comme ça j’étais déjà une vraie princesse ? Ca ne m’étonne même pas de moi.

« 15 Octobre 1993
Rasperry ne marche toujours pas. A trois ans elle ne bouge pas un pied. Nous sommes à l’hôpital pour faire des examens, ce n’est vraiment pas normal . Enfin qu’elle n’essaie même pas de se déplacer –à quatre pattes, ou sur les fesses, n’importe comment – non, ce n’est pas normal. De plus à chaque fois qu’on la prend, un peu brusquement ou avec beaucoup de forces, elle hurle. Je vois qu’elle souffre, mais je ne comprends pas de quoi.
Nous sommes dans le service pédiatrie, William tourne en rond en regardant la porte où est rentrée notre fille. J’ai si peur de savoir. Soren est là lui aussi. A dix ans il est aussi inquiet que nous et a voulu nous accompagner, ne pas laisser sa petite sœur. Comme s’il avait eu une mission depuis la naissance de sa sœur.
Le médecin vient de nous dire ce qu’elle a. Sa colonne n’est pas totalement formée, ou quelque chose dans ce genre. J’étais tellement en état de choque que je n’ai pas tout compris. Seulement qu’elle ne pourra jamais marcher de sa vie, que si un jour elle tombe c’est foutu pour elle … qu’elle ne pourra rien faire. Sauf, si on l’opère. Il y a une chance qu’elle puisse marcher comme tous les autres enfants. Et nous avons décidé de prendre ce risque. Nous devons la faire opérer, pour sa vie future.
Mais ce n’est pas moi qui ferais ça, je laisse un confrère le faire. Opérer mon propre enfant ? Ca jamais. C’est bien trop douloureux.
Rasperry s’en sortira, et marchera, courra … dansera… Elle sera vivante. »

« Raspougnette t’es là ? Je peux entrer ? » Soren poussait déjà la porte de ma chambre. Je refermais le journal de ma mère avant de le fourrer sous mon oreiller. « Bien sur Sognogno. » Mon frère et moi étions plus que proche, et ce que j’aimais chez lui c’était son sens protecteur mais sans l’être trop. Nous faisions des tonnes de choses ensembles et il m’avait toujours soutenu. Ce qui me rendait plus forte. Et après ce que je venais de lire dans le journal de ma mère, je n’en fus que plus émue. Il vint s’asseoir à mon côté, posant une main sur ma cuisse « Jules est là. Je pense qu’il est enfin temps que tu le rencontres … » C’est seulement à 10 ans que je rencontrais notre cousin, celui que je ne connaissais pas encore. Maman m’avait acheté une magnifique robe pour ce jour particulier ou plutôt doublement particulier –Noël et l'arrivée de Jules dans notre famille. Je n’avais jamais rencontré ce dernier car il avait toujours vécu avec sa mère, mais cette dernière remariée et son fils ne s’entendait pas du tout avec son beau père. Mes parents avaient donc décidé de l’accueillir à la maison. Ma mère se faisait une vraie joie de l'avoir parmi nous. Jules était âgé de trois ans de plus que moi. « Allez le kangourou, va sauter ailleurs, laisse moi mettre ma superbe robe. »

La danse est le plus sublime, le plus émouvant, le plus beau de tous les arts, parce qu'elle n'est pas une simple traduction ou abstraction de la vie ; c'est la vie elle-même.

« Non Rasperry Lux. M’écoutes-tu quand je te parle ?! Tu ne danseras jamais. JAMAIS. C’est impossible. C’est bien trop dangereux, et puis crois-tu y arriver un jour ? » Ma mère avait l'habitude de m'appeler par mes deux prénoms lorsqu'elle était énervée. Les larmes mon montèrent aux yeux. Comment pouvait-elle me faire ça ? Pourquoi était-ce dangereux ? Je marchais bien non ? Pourquoi ne pourrais-je jamais danser ? Après tout elle avait écrit dans son journal que je pourrais danser. Je me levais précipitamment de la table, renversant au passage ma chaise. Mon père, Soren et Jules restèrent silencieux lorsque je partis en courant dans ma chambre. J’avais une passion. Je voulais danser, devenir danseuse étoile. Je rêver de porter un juste au corps, un tutu et des pointes. Je voulais me bousiller les pieds à force de danser pendant des heures entières. Peut-être était-ce parce que je savais que je ne pourrais jamais le faire, que je m’étais mis cette passion en tête. Mais après tout, celà faisait 13 ans que j’étais sur terre. Cela faisait 10 ans que je marchais… Tout s’était bien passé. Certes mes parents avaient toujours fait attention à ce qu’il ne m’arrive rien, je devais porter un corset qui me maintenait la colonne et passer deux journées par mois à l’hôpital pour vérifier que tout allait bien. Et tout allait bien. Je voulais danser.
« Nolan, tu peux passer me chercher dans dix minutes ? Super à tout de suite. » Je fis le mur ce soir là. Ma mère ne remarqua pas, ni mon père, personne. Et je crois que ce fut une grosse erreur. Les routes étaient gelée en ce mois de janvier. Et je n’aurais jamais du monter avec mon ami qui venait à peine d’avoir le permis …

« Allo ? Madame Ainsworth ? Bonsoir … Votre fille à eu un accident de voiture, elle est à l’hôpital. Dans le coma… » … « Quoi ? Je pense que vous faites erreur Monsieur. Ma fille est dans sa chambre... » Raclement de gorge « Je ne crois pas madame. Je vous assure que c’est elle, malheureusement. Si vous pouvez venir le plus rapidement possible. Nous avons besoin de vous pour signer quelques formulai … » Tuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuutt…

Sept mois plus tard.
J’entendais tout. J’avais entendu la musique que mes parents m’avaient passé, j’avais entendu les médecins s’inquiéter, dire que je ne pourrais peut-être plus jamais marcher, ou encore pire, ne plus jamais me réveiller. Mais j’étais là, mince. Je voulais qu’on m’entende moi ! J’avais entendu les pleurs de ma mère, sentis les larmes sur ma main de mon frère et de Jules. J’avais entendu tout l’amour de ma famille. Mais rien à faire, je n’arrivais à ouvrir les yeux ou même à bouger ne serait-ce que je le petit doigt. J’étais paralysée, enfermée dans cette prison noire. Je n’avais plus la notion du temps. Je m’usais pour pouvoir ouvrir les yeux, puis un jour j’y suis arrivée. « William, les garçons ! Elle est réveillée. Elle est revenue … Raspy, Raspy ma chérie, tu m’entends ? Bouge ton doigt si tu m’entends ! » Bien sur que je l’entendais. Je tentais de bouger mon doigt, un peu trop dur à mon gout, ouvrir les yeux me sembla plus simple. Ils demandaient à voir la lumière, à voir le visage de mes parents, de Soren et de Jules. J’en avais enfin terminé avec le noir, avec la solitude, avec la tristesse et la peur de ne plus pouvoir marcher ou vivre.

« Ecoute maman, je veux danser, et quoi que tu dises, j’irai danser… » Ma mère détourna le regard pour questionner mon père, puis elle souffla. Dardant son regard attendri sur moi « Raspy, à peine deux jours que tu es réveillée et te voilà déjà entrain de t’imposer. Tu ne sais même pas ce que ton corps à vécu, ce qu’il lui est arrivé … Tu t’es une nouvelle fois faite opérer ma chérie. Laisse lui le temps. » Je soupirais. J’en avais plus que raz le bol de tous ces fils dans mon nez, dans ma gorge parfois, sur mon bras, de partout sur le corps, puis j’en avais marre d’être clouée sur un lit. « Je lui laisserai le temps, ne t’en fais pas. Je connais mon corps, et je me connais parfaitement. J’en ai la force, je saurais m’écouter. Tu sais maman, je ne suis pas inconsciente tout de même." Mon anniversaire était passé pendant que j’étais dans le coma, ma chambre était emplie de cadeaux encore emballés, de ballons gonflés à l’hélium, j’avais même un poisson rouge. Mon père, qui était un homme froid, distant, et impitoyable avait toujours était un gros nounours avec nous, et je riais toujours de le voir se laisser faire lorsque je voulais le coiffer ou l’habiller, ou lorsqu’il revenait avec une grosse peluche pour chacun de ses enfants et un bouquet de fleur pour ma mère. William Ainsworth n’était pas un gentil dans la vie. Il avait le sang froid comme on dit.

Le bonheur, souvent, se construit au détriment de quelqu'un, et ce n'est plus le bonheur. Le vrai bonheur est de mettre son bonheur dans le bonheur d'un autre.

La San Francisco Ballet School Ca en jette non ? Voilà, je venais de réaliser mon rêve. Lorsque je m’étais inscrite, j’avais le cœur battant… Ma mère m’avait regardé d’un mauvais œil, mais avait bien voulu apposer sa signature, mon père, lui, avait montré beaucoup moins de réticence et je lui en étais reconnaissante. Jules ne voulu pas me laisser partir seule, il décida donc de s’inscrire dans une école de musique. Plus exactement, dans la même école que moi. J’en étais heureuse. Je ne serais pas seule au moins.

Nous quittâmes notre famille bien vite. Et nous retrouvâmes dans un superbe appartement que notre père nous avait acheté. Il était à en faire tourner toutes les têtes et se trouvait juste en face de notre école. Ce papa poule.

« Salut, t’es là nouvelle Non ? Rasperry c’est ça ? » Prudemment je levais les yeux vers le jeune homme qui venait de m’adresser la parole, le premier depuis mon arrivée dans l’école. J’avais passé la matinée à visiter l’établissement et je me retrouvais seule au self pour manger. Après tout, tout est question de rivalité ici. « Ca se voit tant que ça ? » Lui dis-je avec un petit sourire timide. Il posa son plateau à ma table avant de me demander « Non non, pas tant que ça, mais on parle beaucoup de toi. Tu sais, il n’y en a pas beaucoup qui réussissent à entrer dans cette école … Je peux manger avec toi ? » Je lui fis de la place et nous commençâmes à manger, tout en parlant de l’école, de nos vies. Il était gentil et agréable, j’espérais le recroiser un jour.
« Mesdemoiselles, Messieurs. Silence je vous prie. Laisser moi vous annoncer la venue de Rasperry Ainsworth. Elle fera partie du groupe des cadets. Mais s’il vous plait, avant de vous jeter sur elle, nous devons vous informer qu’elle n’est pas tout à fait comme tout le monde. Mademoiselle Ainsworth est très fragile du dos. Notamment, lorsque vous danserez avec elle, nous vous prions d’être des plus précautionneux. Merci de bien vouloir l’intégrer parmi vous, car elle reste une ballerine, qui a eu sa chance comme vous autres. » Tout le monde se mit à applaudir, le directeur était visiblement très respecté, il n’y avait pas eu un seul bruit durant son discours. Quant à moi j’étais littéralement cramoisie.

Ce fut un soulagement lorsque je sus que Daniel était lui aussi danseur classique, et qu’il était dans mon groupe. Celui qui m’avait parlé en premier devint rapidement mon meilleur ami.

Les années passèrent, sans encombre, tout le monde m’acceptait et je fus retenue pour danser dans un ballet. Je n’en revenais pas. Alors comme ça j’étais bonne, si bonne que j’allais danser devant des gens, devant des inconnus. Mon père, ma mère firent le déplacement pour me voir danser, puis ils restèrent pour Noël. Ils n’avaient pas changés. Je ne vous raconte pas la joie que j’avais eue lorsque je les avais revus. Ma mère voulu rencontrer le directeur qui n’avait pas cessé de dire que j’étais une ravissante jeune femme, une danseuse extraordinaire surtout lorsqu’on savait ce qu’il m’était arrivé. Il disait être fière d’avoir un pareil élément dans son école. Quand à Jules, il était un musicien hors pair. Il faisait partie d’un groupe de rock, ainsi que de l’orchestre qui jouait lors des représentations de Ballet.
Nos parents rentrèrent en Russie deux semaines plus tard, ce qui nous déchira le cœur à Jules et moi. Pendant deux semaines nous avions revit comme une vraie famille, comme avant, puis la réalité était réapparue. Mais nous les reverrions très vite, je le savais.

C'est comme un coup qu'on reçoit là, pan ! dans le creux de l'estomac. Très curieux le coup de foudre !

La pluie s’était mise à tomber d’un seul coup, j’étais en jupe et débardeur et en plus j’étais en retard pour mon cours car j’avais un peu trop trainé au lit. Super. Je dégringolais les escaliers par saut de deux marches, rapidement. Puis je sortis comme une furie de l’immeuble, c’est à ce moment là que je percutais quelqu’un. Je n’ai pas eu le temps de voir qui c’était que je me sentais déjà partir en arrière et tomber sur le dos. Mon dieu, tout ce qu’il ne fallait pas qu’il m’arrive. Mais je ne sais comment, la personne eu le reflexe de me rattraper par la taille, lachant par la même occasion son café et tout ce qu’il avait dans la main. Les yeux fermés j’attendis que tout se passe, que la douleur me déchire le dos, que je hurle mais rien n’arriva, ni la douleur, ni le hurlement dans ma gorge, mais un bras, solide, entourant ma taille. J’ouvris les yeux et me retrouvais face à face avec un homme qui semblait être plus vieux que moi de seulement deux ou trois ans. Les cheveux trempés, le tee-shirt dégoulinant, il me tenait fermement. Mon dieu qu’il était beau. Son regard de braise se dardant sur moi, son teint matte… Il avait cet air mystérieux que les femmes aimaient. Soudain je réalisais que j’étais collée à lui, je m’écartais donc brusquement avant de remettre ma jupe en place –bien qu’elle soit elle aussi trempée. « Veuillez m’excuser. Je … Je suis confuse. Je n’aurai pas dû sortir comme une furie… Oh mon dieu, votre café. Pardonnez-moi. » Et là, tout de suite, j’étais pivoine. Oui tout à fait, oui cramoisie, ou tomate ou ce que vous voulez. « Vous rentrez toujours comme ça dans les gens ? Mais ne vous en faites pas. Du moment que vous allez bien. Puis pour le café, de toute façon il était amer, je l’aurai jeté. Vous venez de m’éviter d’avoir des remords de l’avoir balancé… » Je lui souris, il était si mignon, même trempé il faut l’avouer. Mais je me souvins que j’étais complétement en retard à mon cours de danse, il fallait que je file tout de suite. « Veuillez m’excuser mais je dois absolument y aller, je suis en retard à mon cour de danse et si je dépasse les cinq minutes je me fais renvoyer du cour, ce qui n’est vraiment pas possible dans cette école, puis le direc… Oh pardon, je parle beaucoup trop. Aurevoir. » Je me mis à courir, traversant la route sans regarder, me précipitant sur les marches et les gravis d’une rapidité fulgurante.

Le soir même, lorsque je rentrais chez moi, je retrouvais mon portable dans notre boite aux lettres. Je savais que je l’avais fait tomber en percutant le jeune homme. Soit celui-ci avait eu la délicatesse de le mettre dans ma boite aux lettres … mais, comment ? Je ne lui avais pas donné mon nom après tout. Ca devait être Jules. Etonnant que personne ne l’ait pris s’il était par terre.
Quelques heures plus tard je recevais un sms : « Vous devriez bloquer votre téléphone. Je n'ai pas eu de mal à trouver un mélmo avec votre adresse et le code pour ouvrir la porte. Vous me devez un café. »
Avant de poser mon portable dans la boite, il avait pris mon numéro. De plus ce garçon était très attentif. Il allait falloir que je fasse plus attention à l'avenir.

Voilà à présent quelques mois que nous nous tournions autour Patch et moi. Patch c’était ce magnifique ténébreux que j’avais bousculé en sortant de chez moi. Celui qui me faisait tourner la tête et me rendait complètement accro. Nous ne nous étions pas vu beaucoup de fois, mais nos rares rendez-vous avaient été intenses, je savais que je lui plaisais, ça se voyait clairement, et c’était totalement réciproque.
Puis ce jour là j’avais décidé de lui faire une petite surprise, je savais où il habitait car nous nous étions déjà allés jusqu’à son immeuble –non, nous n’étions pas montés à son appartement.
Mais juste au moment où j’arrivais sur son pallier il ouvrit la porte tout en embrassant une fille. La manière dont il la tenait, la façon dont il l’embrassait, avec violence et avidité, non, il ne venait pas de la rencontrer et ce n’était certainement pas sa sœur ...
Je du rester bouche bée, interloquée, disséquée de l’intérieur. Les larmes me montèrent aux yeux et je sentis une boule se former dans ma gorge m’empêchant d’avaler et même de respirer, je du me retenir à la rambarde. Il tourna la tête, il venait de me remarquer. Pourquoi cela me faisait-il tant de mal de le voir dans les bras d’une autre ? Après tout il ne m’avait pas déclaré son amour ni juré fidélité à jamais jusqu’à ce que la mort nous sépare blablabla. Nous ne nous étions vus quelques fois seulement, rien de plus, pourtant j’avais été persuadée qu’il avait ressenti quelque chose pour moi … Je m’étais trompée. Mais à présent il fallait que je parte d’ici, et vite, avant de fondre en larmes devant lui. Pratiquement arrivé en bas des escaliers je l’entendis crier mon nom à plusieurs reprises. Mais c’était trop tard, le mal était fait.

Quelques jours plus tard, alors que je tentais d’oublier Patch, notre directeur bien aimé mourra. Sa sœur, et mère de ma pire ennemie, passa au « trône ». Alors que tout se passait bien pour moi, que j’avais le premier rôle dans le ballet de l’année –par chance mais surtout parce que j’avais réussie à faire mes preuves dans le milieu – cette garce me convoqua, ainsi que tous mes professeurs et les juges des examens.
« Mademoiselle Ainsworth. Vos problèmes de santé ne sont pas bénins et interfèrent avec vos devoirs envers cette école. Vos absences chaque mois perturbent les cours. De plus notre feu directeur a été plus que favorable pour votre premier rôle, et n’a pas été objectif. C’est pourquoi je vous retire du ballet. Vous êtes fatiguée, et vos examens médicaux montrent une légère baisse de tension et de poids. Je vous rappelle que vous devez avoir un poids régulier qui est de cinquante deux kilos. Vous retenterez votre chance l’année prochaine. Vous pouvez sortir mademoiselle Ainsworth. »
Venait-elle réellement de m’enlever mon rôle, d’anéantir mon année, de me tuer ? Oui c’était bien ça, cette garce venait de me virer du ballet, du premier rôle pour y mettre sa fille chérie. Elle ne valait rien, strictement rien, elle était comme sa fille, aussi pourrie.

Les jours d’après je ne retournai même pas à l’école. Après tout à quoi cela servait maintenant que j’étais hors circuit. De plus tous mes professeurs avaient été mis au courant pour mes résultats médicaux quelques peu désastreux. Je devais partir. Ce n’était pas un coup de tête. Je venais de passer sept années à faire ce que j’aimais plus que tout, dans une école magnifique, avec un directeur expérimenté et respecté, avec des personnes gentilles et compréhensibles. Jamais mes amis ne m’avaient traitée de « pistonnée » ou « voleuse » ou je ne sais quoi comme cette saloperie de Megan. A présent je n’en pouvais plus. Je devais partir, me ressourcer… La voix nasillarde de la nouvelle directrice de The San Francisco Ballet School me résonnait encore dans la tête.

Il est vraiment rare qu'on se quitte bien, car si on était bien, on ne se quitterait pas.

Le permis moto était dans ma poche depuis deux ans déjà, j’avais toujours aimé les sensations, j’avais le gout du risque depuis que j’avais eu ce stupide accident de voiture qui m’avait couté sept mois de coma.
C’est comme ça que je me suis barrée. J’ai voulu changer de vie. Et comme une « tapette », j’ai laissé un mot à Jules sur la table : « Ne m’en veux pas, mais en ce moment tout me lâche, je suis perdue. Et je vais me retrouver. Je t’appellerai très bientôt, lorsque j’aurai trouvé une ville qui me convient. Je t’aime Jules. Et je sais que ça va être dur sans toi. » Lâche je vous dis. Mais après tout, qui ne l’est pas au moins une fois dans sa vie ?!

Chester ! Quelle jolie ville. On raconte une drôle de légende. Et ces derniers temps je vois des choses assez étranges. Peut-être faudrait-il que je consulte... Je suis seule. Six mois que Patch m’envoie des messages en me demandant où je suis, six mois que je ne lui réponds pas. J’ai mis deux mois à dire à Jules où j’étais. Puis quatre à dire à mes parents que j’avais quitté l’école, que j’étais partie vivre ailleurs, dans une nouvelle ville, pour une nouvelle vie. Ils ne m’en veulent pas. Je crois même qu’ils sont quelques peu soulagés de voir que j’ai arrêté la danse. Mais ce qu’ils ne savent pas, c’est que je suis partie de l’école de danse classique, certes, mais que je danse toujours, oh ça oui, et ce n’est plus vraiment de la danse classique, toute gentillette. Les collants c’est terminés. Les tutus sont toujours là, mais les body et tout le tralala pas vraiment.
Certes Patch est toujours dans ma tête, il me hante et m’arrache toujours autant le cœur, mais je suis bien décidée à vivre autre chose de plus prenant, de plus passionnant.
Me voilà Chester.