Il pleuvait sur la petite ville de Chester, on pouvait remarquer que l’Automne était au rendez-vous, vu la température très basse. Le jeune Diego avait passé une journée assez mouvementée au Lycée avec une série d’épreuve, il n’attendait qu’une chose : Que la cloche sonne et qu’il puisse enfin se relaxer. Le moment tant attendu arriva et il sortit très vite du bâtiment sous une pluie qui tombait a averses, il marcha jusqu’à chez lui à pied, puisque sa maison était à quelques mètres de son école, ce qui était très pratique quand le temps était grincheux comme aujourd’hui.

Il arriva enfin chez lui et déposa son sac sur le canapé, avant de se diriger vers la salle de bain et de prendre une douche bien chaude. Après cela il resta quelques minutes à se changer, jusqu’ à avoir un look parfait, car contrairement aux autres soirs il n’allait non pas en boîte ou dans des fêtes organisées mais bien dans un bar pour se détendre un peu et surtout pour voir une jolie barman qu’il avait vu il y a une semaine auparavant, malheureusement il n’avait pas son téléphone et il espérait bien sûr qu’elle soit là, pour mieux la connaître et peut être aller plus loin, ignorant si elle allait être contente de le revoir ou alors qu’elle l’avait déjà oublier après une semaine passée, ce qui serait normal vu le nombre de personnes qui viennent régulièrement dans ce bar très coté, depuis quelques temps. Il prit une veste car en regardant par la fenêtre il s’aperçu que le temps ne faisait qu’empirer et que des orages commençaient à se montrer.

Il sortit donc très vite de la maison, laissa juste un mot sur la porte pour sa tante et se dirigea vers le bar, il avait au préalable déjà appelé un taxi auparavant pour ne pas être trop tremper, il avança jusqu’au véhicule puis entra et s’installa tout en pensant à cette magnifique jeune femme qui avait l’air assez timide si ces souvenirs étaient bons. Il regarda la pluie tombée tout le long du trajet, et quand il arriva enfin, avec ses vêtements de marques et une veste qui n’était pas vraiment faite pour la pluie, il entra dans le bar et regarda si sa « connaissance » était là aujourd’hui, quand il la vit il se mit à sourire en coin et s’approcha doucement du bar, comme si de rien n’était avant de dire d’une voix sensuelle :

- Bonsoir jolie jeune femme … Ca fais longtemps qu’on ne c’était pas vu … Tu m’as manqué tu le sais ça ?

Il s’assit sur le tabouret puis lui fit un beau sourire, très content de la revoir après une semaine et contre toute attente, c’était la première fois qu’une fille lui manquait autant et au fond de lui cela le déstabilisait beaucoup. Il attendait une réaction tout en voyant un mec approcher du bar, prenant certainement Aaliyah pour cible, Diego resta calme et ne fit rien attendant ce qui allait se passer en voyant l’homme qui avait déjà pas mal bu apparemment … Un sentiment étrange le traversa, quelque chose qu’il ne connaissait pas auparavant et qu’il venait de découvrir, il fixa la jeune femme tout en attendant une réaction de sa part ou celle de l’ivrogne.

Les choses ne faisaient qu’empirer. Je voyais de plus en plus d’ombres, et n’arrivais plus à fermer l’œil de la nuit à cause de ces bruits de pas dans l’appartement. J’avoue être une grande trouillarde, et tout ceci ne m’aidait pas. Je n’étais pas habituée à vivre seule, Jules avait toujours été avec moi. Et bizarrement, depuis que je me retrouvais perdue, toute seule, je voyais et entendais de drôles de choses qui ne me rassuraient pas du tout. Et tout ça commençait à me rendre complétement dingue. C’est pour ça que j’étais très heureuse d’avoir trouvé un travail, même s’il était le soir. Au moins je rentrerai totalement crevée au petit matin, et n’aurait pas le temps de m’inquiéter de ces pas et de ces portes qui claquent, ni de ses ombres étranges avec des griffes à la place des doigts… Je devais vraiment me calmer avant de devoir me faire interner !

A présent je n’étais plus seule dans cette ville. J’avais retrouvé mon frère et fait quelques rencontres notamment ma collègue qui portait une fabuleux nom, et un jeune, Diego. Des plus charmant et à en faire fondre plus d’une centaines. Et il ne me laissait pas indifférente. Il était venu une semaine auparavant, s’était installé au bar, avait commandé de l’alcool. Bien sur j’avais bien vu qu’il était trop jeune pour ça bien qu’il est le physique d’un jeune adulte, puis je l’avais fixé dans les yeux, fatale erreur, croyez moi. Je n’aurais pas dû, et il m’a eut. J’ai pas pu lui refuser. Puis après tout, ça se voyait qu’il en avait vu bien d’autres. C’était pas son premier verre de déconnade « Ayééé j’suis un grand! » Non. Ca j’en étais certaine. Puis non avions parlé toute la soirée. Et une semaine était passée. Je savais qu’il était retourné à sa vie de jeune bien tranquille. Qu’il était retourné voir sa petite amie. Mais il m’avait complètement retournée. Et malheureusement il me faisait tellement penser à Patch.

Oubliant mes blessures de cœur, je buvais mon café, assise sur le rebord de ma fenêtre, regardant la pluie tomber et arroser les passants. Puis allais me doucher. Une bonne heure plus tard, j’étais propre, coiffée, parfumée, maquillée et vêtue d’un jean noir et d’un débardeur tout aussi noir. Mon patron m’avait dit « Ecoute ma belle, je veux qu’on te voit mais pas trop non plus. Et puis le noir c’est classe et sexy. » Je respectais donc les volontés de Monsieur le directeur. Je m’étais bien évidemment des chaussures à talons, car qui dis sexy dis talons.

Deux heures plus tard, j’arrivais en moto -mon seul moyen de transport à vitesse, car ne parlons pas de la marche - devant le bar. Je passais par l’arrière, posais mes affaires au vestiaires et me dirigeais dans la salle pour regagner mon comptoir. Ce soir j’étais la seule, et dieu seul pouvait savoir qu’il y aurait autant de monde. Birdy était malade et l’autre ne travaillait pas ce jour là. Super.
Enchainant les verres, le nettoyage et le service de temps à autre, je ne fis même pas attention aux personnes qui entraient. Et ne vis donc pas le renverseur de cœurs arriver. Il était installé au bar, me fixait de son regard de tuvaspastenirtroissecondesjesaisdequoijeparle. Il me salua de sa voix suave tout en me faisant remarquer que je lui avais manqué. Je lui rétorquais soudain, prenant quelque peu confiance en moi, mais gardant une voix douce : « Tu dis ça à toutes les filles que tu croises, Diego ? » C’était évident, mais il m’avait tellement chamboulée que je ne savais pas comment réagir face à lui. Et bizarrement au fond de moi je ne supportais pas qu’il puisse regarder une autre fille avec ce même regard.

Tout en m’activant, je vis le gars que j’avais déjà servi quatre fois en une heure et qui m’avait fait des avances qui m’avaient rendu cramoisie. Je levais mon regard vers Diego qui était on ne peut plus séduisant et lui demandais : « Tu veux boire quoi ? » Après tout lui aussi m’avait manqué, il était le seul homme que je connaissais dans cette satanée ville. Le seul à me regarder de cette façon, à me parler ainsi. Il me tentait !

L’homme, la trentaine, déjà bien rempli, vint s’accouder au comptoir à côté de Diego, je vis celui-ci se raidir imperceptiblement. N’aimait-il pas la proximité des gens ? « Allez, tu me sers encore un petit whisky ma douce ? » Rapidement il me frôla la main, mais je la retirais aussitôt, cherchant deux verres, remplissant un de whisky. « Voilà. Vous allez finir la bouteille en une soirée. » Je n’avais pas supporté le petit surnom qu’il m’avait donné, mais que pouvais-je bien faire ? Je me devais d’être adoooorable avec les clients. Je n’étais que barmaid.

Il l’avait enfin revue, étrangement ce n’était pas du tout la même chose avec elle, logiquement il aurait dû l’oublier très vite comme il fait tous le temps, mais là c’était l’inverse il pensait de plus en plus à elle et ça commençait sérieusement à le perturber, tout en essayant de ne jamais le montrer. Il commanda quelque chose puis vit encore une fois l’homme qui apparemment avait déjà bu beaucoup de verre et qui s’approchait encore plus d’Aaliyah, ce qui bizarrement l’énervait plus qu’autre chose alors qu’il ne connaissait pas beaucoup la jeune femme, il resta tout de même calme pour ne pas montrer son deuxième visage qui était beaucoup moins positif … Mais comme on dit tout le monde a des limites alors quand il commença a la toucher sans raison valable, il resta sur son tabouret mais poussa l’homme qui tomba par terre, il ne l’avait pas pousser très fort ce qui prouvait qu’il n’était pas totalement clean. Il continuait comme si de rien n’était à boire un verre de vodka même en ayant pas l’âge, sentant le regard interrogatif et surpris de la jeune femme sur lui. Il leva les yeux vers elle et lui dis de cette même voix qu’il avait à son arrivée :

- Je suis désoler mais je déteste qu’on touche aux femmes comme cela, je ne sais pas pourquoi cela ne fait que m’énerver et rien d’autre.

Il essayait d’analyser la réaction de son interlocutrice quand l’homme qui était ivre se releva et marmonnait des insultes à Diego, ce qu’il n’aimait pas beaucoup mais jusque-là il resta très calme ce qui était très rare de sa part. Mais quand il retoucha et agrippa fortement Aaliyah, il avait le regard vide … Il se leva doucement de son tabouret et d’un coup rua de coups très violents le pauvre homme qui commençait a saigner comme jamais, il ne pouvait absolument pas s’arrêter et même les autres résidents du bar ne pouvaient rien faire contre le jeune Diego qui ne se contrôlait plus du tout, malgré les cris de plusieurs personnes et ceux de la jeune barman. Fort heureusement un ami qui l’avait suivi pour être sûr qu’il ne se battrait pas encore une fois arriva très vite et le calma, il respectait beaucoup ses amis et les considéraient comme sa deuxième famille, alors il s’arrêta, frappant juste dans une série de verre se coupant au passage, puis se dirigea vers la porte et la défonça avec son pied puis se mis sur le capot d’une voiture garée près de là et essayait de se calmer, il tremblait comme jamais …

Quand il vit l’homme qu’il avait rué de coup il ressentit encore de la haine et allait l’achever quand Aaliyah se mit devant lui, elle n’avait pas l’air bien, il se calma tout de suite et menaça juste l’individu en question :

- Retouche la encore une fois et je te jure que je te tues et je suis sérieux je n’aurais aucune pitié sale …

Il arrêta de parler pour pouvoir respirer un peu, il n’osait même pas regarder la jeune femme, ayant les deux bras qui coulaient après tous ce qu’il avait casser en verre, il laissait le sang couler sur ses deux bras, il ne ressentait rien surement à cause du choc et il savait au fond de lui qu’elle ne voudrait plus jamais le revoir … Une fois de plus il avait tout gâcher …

L’homme tomba à terre dans un fracas qui fit taire les clients dans la salle. Puis ils tournèrent la tête, sans protester, visiblement c’était un habitué de la maison et il devait souvent se retrouver dans cette état. Mais je ne pu m’empêcher de jeter un regard interrogatif à Diego. Ce dernier leva les yeux vers moi et me dit, de sa même voix envoutante : « Je suis désolé mais je déteste qu’on touche aux femmes comme cela, je ne sais pas pourquoi cela ne fait que m’énerver et rien d’autre. » Je levais les sourcils, ne comprenant pas vraiment. Après tout ce n’était pas la première fois qu’on me parlait de cette manière. « Mais tu n’aurais jamais du réagir avec tant de violence. Je lui aurais servis son verre et il serait parti, comme toutes les autres fois. » Je n’en revenais toujours pas et n’étant pas une adepte des bagarres et du sang - je me sentais mal à sa vue. Mais le badaud se releva, crachant des injures à qui en voulait. Il s’approcha si rapidement du bar que je n’eu pas le temps de me reculer pour éviter son geste, il m’attrapa violement le bras, le serrant. Je savais que j’allais me retrouver avec de beaux bleus sur le bras - ma peau marquait très vite. Mais sans attendre, Diego se leva de son tabouret et se mit à frapper et frapper encore le trentenaire qui ne dit rien. Le sang gicla, et il se mit à couler de partout. L’odeur, qui m’indisposait, du sang me parvint rapidement. Je me reculais et me cognais le dos dans le rebord du comptoir où se trouvaient toutes les bouteilles. Ce qui se déroulait sous mes yeux m’horrifiait. Horrifiée, oui c’était bien le mot. Je n’en revenais pas.
J’entendis alors ma propre voix intimer à Diego de s’arrêter. Je lui répétais mais il ne m’écoutait pas, seule la rage le guidait. Soudain un garçon, qui devait avoir son âge, débarqua, saisit Diego et l’emmena dehors. Alors qu’il se retournait pour partirn, il frappa dans la rangée de verre sur le bar. Il se coupa et je vis le sang couler le long de son bras. Puis ils sortirent, il défonça tout de même la porte sur son passage.
Je relâchais mon souffle, remarquant que depuis tout se temps je le retenais, sans respirer. Les clients n’avaient pas bronché d’une oreille, j’en entendais même un dire à ses collègues   « Ca lui fera du bien à ce vieux con. A force de boire il en devient imbuvable. » Puis ils s’esclaffèrent en cœur. Sans prêter attention à moi. J’étais insignifiante.

Un verre d’eau et cinq minutes de nettoyage plus tard, je décidais de sortir pour retrouver Diego. Je ne sais comment, mais j’étais persuadée qu’il était toujours là, dehors, à espérer que je sorte.
L’odeur du fer que provoquait le sang m’avait rendue pâle. Je me sentais mal, vraiment mal, j’avais besoin d’air. De plus j’étais en colère contre Diego d’avoir ainsi d’une telle manière. Même si d’un certain côté j’étais flattée qu’il fasse si attention à moi.
Je sortis en trombe car une envie pressante de vomir me prit. J’inspirais une grande bouffée d’air avant de chercher Diego du regard. Il était posé contre le capot d’une voiture et je le voyais trembler de haine. J’étais entrain de venir à lui lorsque je vis le gars sortir également et se diriger comme une furie vers Diego. Je du presque courir et m’interposer entre les deux, car le jeune garçon était déjà débout, poings serrés. Je lui jetais un regard, et il comprit rapidement qu’il devait stopper ça. Mais il menaça tout de même l’homme. Mais je savais pertinemment que cet reviendrait le lendemain, et le surlendemain, et il s’approcherait de moi et me parlait… « Diego ! Tu n’es pas obligé de le tuer, il ne m’a pas vraiment fait de mal… » Il faisait froid dehors, il fallait aussi dire que j’étais en débardeur en plein automne. C’est seulement lorsque je croisais les bras pour me réchauffer un tant soit peu, que je remarquais une entaille sur mon bras. Visiblement les éclats de verre m’avaient également touchée « Ho… » Puis je me mis à regarder le jeune brésilien dans sa totalité.

Il fallut que je me rattrape à la voiture pour ne pas tomber, un vertige me prit de nouveau en voyant les bras de Diego ensanglantés. Je du pâlir un peu plus. « Diego … tes bras … » Je n’aurais jamais imaginé qu’il puisse être ainsi, si nerveux, si … jaloux ?