“ Le jour fait semblant de se lever. Mais c’est la nuit pour toujours. Et je suis la seule à le savoir. ”

001. PRÉNOM(S) anastasija romy Ҩ 002. NOM(S) hadley Ҩ 003. ÂGE dix-huit ans Ҩ 004. NATIONALITÉ américano-russe Ҩ 005. DATE DE NAISSANCE 24 décembre Ҩ 006. LIEU DE NAISSANCE Saint Pétersbourg Ҩ 007. EMPLOI écrire ici. Ҩ 008. STATUT SOCIAL fiancée au chat du cheshire, autre façon de dire qu'elle est célibataire Ҩ 009. GROUPE medium Ҩ 010. CÉLÉBRITÉ vita sidorkina

Romy est étrange, Romy ne parle pas. Ce n'est pas qu'elle ne peut pas, simplement qu'elle ne veut pas. Rares sont les individus à qui elle a adressé quelques mots. C'est une grande marque d'affection et de confiance de sa part. Ҩ Si on lui pose des questions sur ses cicatrices, elle tourne la tête et fait comme si on n'existait pas. Ҩ Elle n'est pas du genre rebelle. Très douce, elle n'a jamais fumé et ne boit pas. Ҩ Elle a beau être naïve, elle est assez méfiante et a beaucoup de mal à accorder sa confiance. Ҩ Elle pense qu'on peut voir l'âme d'une personne dans ses yeux Ҩ Rêveuse, elle a toujours les yeux perdus dans le vague, fixés sur un horizon lointain Ҩ Elle aime beaucoup la hauteur. L'altitude, c'est sa petite poussée d'adrénaline. Ҩ Petite Romy pleine de paradoxes. Elle donne l'impression d'avoir peur de tout et de rien à la fois. Ҩ Elle ne mange jamais rien pendant les repas, mais elle a toujours une sucette avec elle. Ҩ Elle sait jouer du piano et adore cet instrument.

001. PRÉNOM Juliette Ҩ 002. PSEUDO velvet.irony Ҩ 003. ÂGE dix-sept ans Ҩ 004. PAYS celui avec un drapeau bleublancrouge pas très joliҨ 005. PRÉSENCE 6/7j Ҩ 006. J'AI CONNU LE FORUM PAR mon trésor Ҩ 007. CE QUE J'EN PENSE je le déteste, c'est pour ça que je me suis inscrite Ҩ 008. RÉSERVATION AVATAR pourquoi pas tant qu'on y est, après ça m'étonnerait qu'on veule prendre Vita Ҩ 009. CODE song of death Ҩ 010. CRÉDITS tumblr. Ҩ 011. DERNIER MOT les tortues, c'est cool.

the time of my life

Ta vue se trouble. Tu te sens lointaine. Ton attention est concentrée sur cette douleur aux poignets, sur l’écarlate qui s’échappe de toi. Tu ne comprends pas. Pourquoi fait-elle ça ? Pourquoi te fait-elle ça, à toi ? Qu’as-tu fait de mal ? Tu voudrais lui dire à quel point tu regrettes. Tu ne voulais pas lui faire de peine. « Maman ? » Ta voix tremble un peu. Elle n’est pas aussi assurée que tu le voudrais. Du haut de tes six ans, tu es déjà une petite très mature. Elle est assise à côté de la baignoire, le regard dans le vague. « Maman » tu insistes. Enfin, elle pose ses grands yeux humides sur toi. Elle a un petit sourire et caresse ton front moite. « Ne t’inquiète pas, ma chérie. Tout va bien se passer. » Vraiment ? Tu te sens mal. Tu voudrais te relever mais elle ne maintient dans la baignoire. « Reste-là ma chérie, ça fera moins mal. Ca va passer, tu verras, bientôt tu ne sentiras plus rien, je te le jure. » Tu as du mal à la croire mais c’est ta maman quand même. T’a-t-elle déjà menti ? Alors tu hoches la tête et tu te laisses aller tandis qu’elle te caresse doucement les cheveux. Tu fermes les yeux. « Tu sens comme c’est facile ? Il suffit de lâcher prise. Je te promets que ça ira mieux après, ma chérie, tout ira bien. Je t’aime, ma chérie. » Tu t’éloignes. Elle doit avoir raison. Oui, bien sur qu’elle a raison, elle a toujours raison ta maman, elle ne se trompe jamais.


Tes yeux à demi fermés fixés sur le lointain, tes longs cheveux blonds qui se déversent sur tes frêles épaules, l’absence de sourire sur tes lèvres. Octobre est déjà là depuis longtemps et tu frissonnes, les bras dénudés par ta robe. Tes camarades ne t’adressent pas la parole, tu es bien trop bizarre pour eux. Tu es arrivée à Chester depuis deux mois. Lorsque tu avais six ans, ta mère a essayé de te tuer. Elle n’était pas méchante, juste à côté de la plaque. Elle était persuadée qu’une vie meilleure t’attendait après la mort si tu décidais de te tuer. Elle est morte deux heures après toi. Et pourtant, tu es vivante. Tu étais à moitié morte quand on t’a trouvée, tu as eu de la chance de survivre. Tu as été trimballée dans un orphelinat de Saint-Pétersbourg jusqu’à tes treize ans. Un couple de touristes américains t’a alors adoptée. Vous avez vécu en Californie jusqu’à tes dix-sept ans. Avant d’arriver ici. Tu n’éprouves qu’une profonde indifférence pour cette ville et pour ces gens. Ils t’ignorent eux-aussi, ils se moquent de toi. Parce qu’ils te trouvent étrange avec ton air toujours triste et ton absence de parole. C’est vrai, tu ne parles plus. Depuis tes six ans, tu n’as que rarement ouvert la bouche. Bien sur que tu peux parler, mais tu n’aimes pas faire entendre ta petite voix flûtée. Tu n’as aucune raison de leur parler. Pourquoi parler pour ne rien dire, juste pour faire passer le temps, montrer qu’on est là ? Tu trouves cela stupide. « Hé, la folle ! » Tu ne réagis pas à l’insulte. Tu as l’habitude maintenant, tu t’en moques presque. « Hé, c’est à toi que je parle ! T’es muette ou quoi ? » Il te bouscule. Il ne t’aime pas, tu le fatigues. Tu tombes par terre, t’écorches le genou. Tu chancelles à la vue du sang. Il se moque de toi. Tu te détournes, tu ne veux pas le voir, tu ne veux pas entendre son rire. « Hé, regarde-moi quand je te parle ! » Non, non, tu ne le regarderas pas. Il se rapproche. Un garçon sorti de nulle part déboule et se précipite sur lui. Il le pousse en arrière, le frappe au visage. Avec une expression horrifiée, il détale. Ton bienfaiteur se tourne vers toi et t’adresse un sourire. « Tu vas bien ? » Tu acquiesces silencieusement. « Je m’appelle Kasper. Et toi, c’est quoi ton nom ? » Tu ne réponds pas, tu souris.



Tu te précipites dans ses bras avec un immense sourire, enfin résolue à lui montrer ton affection, mais il te semble que tu ne rencontres que du vent. Tu le détailles, interloquée. Tu connais cette sensation. Non, ce n’est pas possible. Pas Kasper, n’importe qui mais pas lui. Pas la seule personne qui trouve grâce à tes yeux quoi qu’elle fasse. Comment as-tu pu être aussi stupide ? Comment as-tu pu ne pas t’en rendre compte ? Tu t’effondres à ses pieds. Pas un mot ne vient troubler le silence. Non, pas un mot, un sanglot, et puis un autre. Toi qui n’as jamais laissé échapper une larme depuis tes six ans, tu te mets à pleurer. Tu pleures la perte de ton meilleur ami. Tu hurles ta peine. Il baisse les yeux vers toi et te tend la main pour t’aider à te relever. Tu ne la prends pas. Tu restes prostrée sur le sol, ton corps secoué de sanglots. Tu souffres. Tu souffres à un point inimaginable. Peut-il seulement imaginer à quel point c’est douloureux pour toi ? Tu lui faisais confiance. A lui plutôt qu’à n’importe qui d’autre. Tu as l’impression que ton cœur est sur le point d’exploser. Son regard t’est intolérable. Tu détestes son air désolé. Tu ne dis rien, non tu ne vas pas daigner lui faire le cadeau de quelques mots, tu te contentes de lui lancer un regard accusateur. C’est suffisant pour qu’il comprenne la lueur vacillante de tes grands yeux bleus, il te connait assez bien pour ça. Pourquoi ne t’a-t-il jamais fait assez confiance pour te révéler son secret ? Pourquoi tu déchires-il le cœur maintenant ? Il s’approche, s’accroupit à côté de toi. « Je suis désolé, Romy. » Tu plantes tes yeux dans les siens comme des poignards. Toi aussi, tu es désolée. Mais ce n’est pas suffisant. Ce n’est jamais suffisant.